Ce projet est le premier à bénéficier d'un financement de la Banque Européenne d'Investissement (BEI) à hauteur de 25 M€ signé avec VODOKANAL, la compagnie des eaux de Saint-Pétersbourg. Monsieur Sauli Niinistö, vice-président de la BEI chargé des opérations de prêt de la Banque en Russie, a commenté ainsi l'événement : « L'achèvement de la station d'épuration du sud-ouest de SaintPétersbourg est un exemple des améliorations écologiques qui peuvent être obtenues dans la région grâce à une approche coordonnée regroupant les forces respectives de toutes les parties concernées ».
La BEI a pour mission de financer des investissements à long terme contribuant à la réalisation des politiques de l'UE. Ce prêt a été accordé dans le cadre du premier mandat de la Banque pour ses interventions en Russie, prévoyant le financement d'investissements environnementaux sur le littoral russe de la mer Baltique, écosystème très pollué.
La mer Baltique, presque totalement enclavée dans le continent européen, constitue l'un des plus grands systèmes d'eau saumâtre du monde. Son bassin hydrographique s'étend sur 13 pays membres du Conseil de l'Europe plus le Belarus. En raison des conditions physiques particulières qui y règnent (salinité et oxygénation), l'écosystème marin de la Baltique est très vulnérable et toute perturbation de l'environnement due aux activités humaines peut avoir des effets gravement préjudiciables. La pression résultant des activités des 85 millions de personnes qui y vivent et y travaillent se fait lourdement sentir. L'eutrophisation est l'un des plus graves problèmes environnementaux observé. Un excès de substances nutritives dans l'eau de mer tels que l'azote et le phosphore provoque la prolifération d'algues et d'autres végétaux qui appauvrissent le milieu en oxygène. Ces substances sont introduites par les eaux usées urbaines, l'agriculture littorale, la pollution industrielle et les dépôts atmosphériques.
Conscients que les mesures nationales ne suffiraient pas à protéger ce milieu marin, les Etats de la Baltique ont adopté en 1974 la Convention d'Helsinki, entrée en vigueur en 1980 et renforcée en 1992. Un programme commun d'action globale en faveur de l'environnement de la mer Baltique a répertorié 132 sites et zones particulièrement polluants dans le bassin.
Sur la liste figurent de nombreuses sources de pollution à la fois urbaine et industrielle, notamment plusieurs grandes villes, qui contaminent la mer Baltique par l'intermédiaire des cours d'eau. Depuis 1992, les investissements réalisés et les actions entreprises ont permis d'assainir environ 25 de ces sites. Certaines villes, comme Copenhague (Danemark), Gdansk (Pologne) et Rostock (Allemagne) sont aujourd'hui rayées de la liste grâce à un programme efficace de lutte contre la pollution. Après la remise en état de la station d'épuration du nord de la ville et la construction de cette nouvelle station Saint–Pétersbourg est sur la bonne voie. La phase suivante consistera à remettre en état et à compléter le réseau d'égouts de façon à pouvoir envoyer les eaux usées vers les installations existantes.