Cette piscine est la première en France dont la construction a été menée suivant une démarche Haute Qualité Environnementale (ou HQE).
Cette démarche consiste à minimiser l’impact d'un bâtiment sur l’environnement dès la déconstruction, par le tri, le stockage et la réutilisation des déchets.
Elle intervient pendant la construction dans le confort acoustique, visuel et hygrothermique, l’emploi de peintures et vernis moins toxiques, une bonne ventilation. Enfin elle culmine au niveau énergétique avec l'emploi de la co-génération ou dans la gestion de l’eau (des goulottes ont été installées pour récupérer 85 % de l’eau de la piscine).
De plus, c’est le deuxième équipement de ce type après celui de Colomiers (banlieue de Toulouse) à fonctionner avec un système de cogénération à base de gaz naturel développé avec Gaz de Bordeaux.
La cogénération permet de produire en même temps et dans la même installation de l’énergie thermique et de l’énergie électrique à partir d’une même source de combustible. Cela permet de minimiser les déperditions de chaleur, de faire des économies d’énergie importantes et donc de respecter notre environnement.
Les travaux ont coûté 7,6 millions d’euros. La ville bénéficie plusieurs aides :
-L'Etat, via le ministère des sports, a donné deux subventions de 457347 euros, la deuxième grâce à l’intervention d’Alain Juppé
-Le Conseil régional : 228 673 euros,
-Le Conseil général : 152 449 euros
-La CUB : 152 449 euros
La démarche HQE regroupe 14 objectifs « cibles », d’écoconstruction, d'écohabitation et d’écogestion :
Conception
Soleil, vent, ressources naturelles,proximité des transports publics pour limiter l'usage de la voiture : tous les facteurs sont intégrés lors du choix de la parcelle. Dans notre cas cette étape n’est pas obligatoire car il s’agit d’une réhabilitation.
Un chantier propre
Des clauses environnementales sont intégrées au règlement du chantier : réduction, tri et stockage des déchets, limitation du bruit des machines et des pollutions, information des riverains.
Des réunions ont ainsi été organisée avec les habitants proches du chantiers pour les informer du déroulement du projet.
Confort et santé
Le confort sera acoustique, visuel, hygrothermique (chaleur ambiante et humidité régulées par l’isolation, la ventilation, le chauffage...), et olfactif (ventilation et contrôle de l’air). Le choix des matériaux les moins toxiques (des peintures et vernis labellisés NF environnement par exemple).
Un contrôle des équipements aérauliques (ventilation, climatisation…) et de combustion (chaudières…), et un filtrage de l’air extérieur contribueront à assurer un intérieur sain.
Ventilation de l'air
L'air extérieur est épuré s'il est pollué (SO2, CO2, NOx). Le débit d'air neuf est régulier, pas excessif mais suffisant pour limiter les besoins de chauffage. Seule la face donnant sur le solarium est entièrement vitrée.
Baies vitrées
Elles seront orientées pour capter un maximum d'éclairage naturel, de la chaleur l'hiver (soleil bas) et garder la fraîcheur l'été (soleil haut). Des protections extérieures (pare soleil...) améliorent le confort visuel et thermique. Seule la face donnant sur le solarium est entièrement vitrée.
Gestion de l'eau, de l'énergie et des déchets
La HQE intègre les nouvelles lois et directives européennes sur l'eau potable, l'air, l'énergie comme la mise en place d'un cogénérateur le paysage et la gestion des déchets.
Le coût
Une conception intelligente d'un bâtiment (orientation…) permet d’économiser eau chaude, énergie et climatisation (gains de 15 à 20 % pour le chauffage et l’électricité).
Mais la HQE suppose aussi des investissements. Heureusement, certains ont une rentabilité brève (entre 4 et 6 ans), notamment pour installer une isolation plus efficace, des vitrages ou des chaufferies plus performantes (surcoût d’environ 15 %).
Dans le cadre du chantier piscine, la ville a choisi de mettre en place un système de cogénération d’énergie sur le site de l'Espace d'Ornon développé avec Gaz de Bordeaux et le bureau d'étude ITH.
La cogénération, c’est la production simultanée de chaleur et d’électricité à partir d’une même source de combustible avec un minimum de perte d’énergie. La cogénération consiste à produire en même temps et dans la même installation de l’énergie thermique (chaleur) et de l’énergie électrique.
L’énergie thermique est utilisée pour le chauffage et la production d’eau chaude à l’aide d’un échangeur. L’énergie mécanique est transformée en énergie électrique grâce à un alternateur. Elle est ensuite consommée par l’installation.
L’énergie utilisée pour faire fonctionner des installations de cogénération peut être le gaz naturel comme à Villenave d'Ornon mais aussi le fioul ou toute forme d’énergie. Cette source d’énergie fait fonctionner une turbine ou un moteur.
La cogénération, utilisée à la place des centrales au fioul ou au charbon, évite une partie de l’émission des polluants dans l’atmosphère et permet de limiter les émissions de gaz à effet de serre tout en permettant d’importantes économies d’énergie.
La commune a investi un budget de 300 000 euros, amorti sur huit ans au maximum grâce aux économies d’énergie réalisées.
Concrètement, la commune a équipé le site de l’Espace d’Ornon d’une mini-centrale électrique alimentée par le gaz naturel car c’est la source d’énergie qui reste la moins chère du marché.
L’installation produira de l’électricité et de la chaleur pour la salle polyvalente de l’Espace d’Ornon, les satellites et bien sûr, la piscine qui demande beaucoup d’électricité pour le chauffage de l’eau et de l’air.
Dorénavant, il y a moins de déperdition de chaleur pour le réchauffage de l’air (déshumidification du hall des bassins), l’énergie récupérée permettra de chauffer l’eau des bassins, ce qui représentera une énorme baisse de la consommation d’électricité.
Ce projet a fait l’objet d’une étude de faisabilité réalisée par les services techniques de la ville, le Cabinet ITH et Gaz de Bordeaux. Le fournisseur d’énergie assure un contrôle technique.
En tant que maître d'ouvrage, la ville a sélectionné trois partenaires principaux qui assurent la maîtrise d'œuvre.
Jean-Jacques Soulas, architecte spécialiste du bois reconnu, a conçu la globalité des espaces et a choisi les matériaux de construction.
Le bureau d'étude ETBA a pris en charge la préparation du gros œuvre béton. Enfin, le bureau d'étude ITH, implanté à Villenave d’Ornon depuis plus de quinze ans a assuré la maîtrise d’œuvre complète de l’opération.
En plus de la maîtrise d'œuvre, d'autres intervenants participent au projet. La coordination de sécurité et de protection intervient au niveau de l'organisation de la sécurité sur le chantier dès la phase de conception jusqu'à la fin du chantier. Cette mission, qui est obligatoire, a été assurée par la société Elyfec Assistance.
Le contrôle technique a été assuré par un bureau de contrôle (NORISKO Construction). Celui-ci a vérifié les plans, les calculs et la conformité aux réglementation de la construction.
Enfin, l’Institut méditerranéen du bâtiment et de l’environnement (I.M.B.E.), associé pour ce projet au bureau d’études Behi SA, a effectué une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour le suivi de la démarche Haute Qualité Environnementale (H.Q.E.).
La Haute Qualité Environnementale (ou HQE) est la dénomination de l'approche française de l'architecture écologique promue par les membres de l'association HQE, dont l'ARENE est membre fondateur. Cette association, regroupant l'ensemble des professionnels de la construction, vise à définir un consensus technique sur la HQE.
La qualité environnementale des bâtiments consiste à maîtriser les impacts sur l'environnement extérieur et à créer un environnement intérieur sain et confortable.
Mais la HQE est essentiellement une pratique; la plupart des règles sont des règles de bon sens, elles sont simples. La HQE est née du souci d'économiser l'énergie des années 1970-80 (isolation, architecture bioclimatique,..) et du souci d'assurer un développement durable des années 1990 (lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, développement des écoproduits, tri des déchets de chantier, économie d'eau,..).
La HQE est principalement de la responsabilité des maîtres d'ouvrage ou clients. Ils sont les seuls à pouvoir définir les objectifs et à en dégager les moyens.
De façon générale, la HQE garantit :
-la réduction des consommations d'énergie,
-la diminution des émissions de CO2 (sur isolation, bioclimatique ou énergies renouvelables),
-la diminution des consommations d'eau (recyclage des eaux de pluies),
-le confort des usagers et la salubrité des locaux (air intérieur, confort d'été..),
-une meilleure qualité d'usage dans la durée (fonctionnalité, adaptabilité, sécurité,..).
La HQE permet des économies de fonctionnement, supérieures au surcoût de l'investissement initial et améliore notablement la qualité de vie.
Pour 2005, 20% des nouvelles constructions de l'Etat seront réalisées en HQE ou en Haute performance énergétique. Ce chiffre devrait monter à 50% en 2008.
Les 3e Assises de la Démarche HQE se tiendront ,d'ailleurs, au Palais des Congrès de Bordeaux les 24 et 25 novembre 2003, à l'initiative de l'Association HQE de la Région Aquitaine et avec le soutien de l'ADEME
Au programme de l'édition 2003 : une rencontre européenne, l'engagement des acteurs, les acquis et les difficultés, un débat d'actualité, les enjeux et les outils de demain…
Trois ateliers permettront de voir notamment comment les problèmes, santé, effet de serre et maîtrise des risques trouvent une réponse opérationnelle grâce à la HQE.
Les conclusions de l'atelier spécifique sur la lutte contre le réchauffement climatique seront débattues en plénière : dans la perspective du Programme Energie 2010 dont l'élément essentiel est la réduction des gaz à effet de serre à hauteur de 80 % dans le bâtiment à l'horizon 2050, la démarche HQE® apparaît comme une réponse appropriée, multicritère, qui satisfait les objectifs environnementaux tout en rendant possible le maintien du niveau de confort et la protection de la santé qu'exigent à juste titre les usagers.
La perspective de Green Building Challenge 2005 à Tokyo, ces 3ème assises seront également l'occasion d'une rencontre européenne avec la présentation de démarches équivalentes en Grande Bretagne, en Allemagne et en Espagne.
L'avenir de la HQE et son développement dépendent des acteurs du bâtiment. Leur engagement professionnel sera également un point fort de ces assises, avec les instruments dont ils ont besoin pour assumer pleinement leurs responsabilités, comme la certification des opérations et les modes de financement appropriés.