La préfecture de Mayenne publie ce vendredi 21 janvier 2011 un communiqué de presse relatif à une possible contamination aux polychlorobiphényles (PCB) dans le voisinage de l'usine Aprochim spécialisée dans la collecte et le retraitement de déchets industriels contaminés aux PCB.
Les résultats des analyses effectuées auprès de 11 producteurs laitiers font apparaître qu'une exploitation dépasse la valeur limite européenne fixée à six picogrammes de dioxines/PCB dioxin-like par gramme de matière grasse (pg/g MG). Le niveau constaté dans les échantillons de lait de cet exploitant est de 6,41 pg/g MG. La livraison du lait de cette exploitation a été interrompue.
Par ailleurs, trois exploitations présentent des résultats compris entre le seuil d'investigation de 2 pg/g MG fixé par l'Union européenne et la limite européenne. Les échantillons présentent des taux de 2,44 pg/g MG, 2,79 pg/g MG et 5,91 pg/g MG.
Réduction de moitié de l'activité d'Aprochim
Par ailleurs, des "mesures conservatoires" ont été imposées à la société Aprochim. En particulier, l'usine doit réduire de moitié son activité "afin de diminuer les émissions de PCB dans l'air jusqu'à la mise en œuvre de nouvelles dispositions garantissant un niveau d'émission réduit." Le spécialiste du traitement des déchets contaminés au PCB doit aussi renforcer les contrôles périodiques sur le lait et réaliser de nouvelles analyses sur la viande des élevages bovins, caprin et avicole de certaines exploitations situées à proximité de son site. Enfin, l'établissement doit réaliser des campagnes de prélèvements et d'analyses des différents milieux et notamment des eaux, de l'herbe et de l'air.
En réalité, la possible contamination a été découverte en début d'année. Le 13 janvier, la préfecture annonçait déjà avoir reçu "les résultats d'une étude conduite par la société Aprochim (établissement de Grez en Bouère) sur l'impact de son activité sur les milieux environnants [parmi lesquels figurent] l'analyse d'un échantillon de lait issu d'une des exploitations les plus proches [faisant] apparaître des traces de polychlorobiphenyles (PCB), au-delà de la norme réglementaire." La préfecture avait alors décidé d'une première suspension des livraisons du producteur de lait concerné et d'une prise en charge des pertes d'exploitation de l'agriculteur par Aprochim.
De plus, la préfecture, notant que "les conditions de réalisation du prélèvement sont toutefois scientifiquement incertaines", avait demandé des analyses complémentaires élargies à différents milieux (herbe, eaux et air) et aux exploitations bovines et caprines situées dans un rayon de 3 km autour du site de traitement des déchets contaminés au PCB.