L'Union européenne a adressé, à l'occasion du Conseil des ministres de l'environnement du 9 mars à Bruxelles, un message de fermeté aux opposants à l'inclusion de l'aviation au système européen d'échange de quotas d'émissions de gaz à effet de serre (ETS).
Cette prise de position fait suite à la révélation la veille par le président exécutif d'EADS-Airbus, Louis Gallois, de la décision de la Chine de bloquer des achats d'Airbus en représailles à l'instauration de cette "taxe carbone" frappant l'aviation. Les ventes de 45 appareils - 10 superjumbo A380 et 35 longs courriers A330 – seraient en jeu, selon le patron d'EADS, qui a réclamé l'abandon de la taxe.
L'UE prendra les mesures appropriées
"Si des pays décident des mesures discriminatoires contre des sociétés européennes, la Commission prendra immédiatement les mesures appropriées, en étroite collaboration avec les autorités des Etats membres concernés" par ces rétorsions, a averti vendredi la commissaire européenne chargée du climat, selon des propos rapportés par l'AFP. L'Union européenne "maintiendra son système tant qu'une solution internationale n'aura pas été trouvée pour réduire les émissions du secteur du transport aérien", a renchéri le ministre danois chargé du climat, Martin Lidegaard.
La législation européenne oblige les compagnies opérant dans l'UE, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. Vingt-six membres de l'OACI (1) , dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie, contestent la mesure.
Des dissensions apparues dans le camp des opposants pourraient toutefois favoriser la carte des négociations au plan international. "L'UE et bien d'autres pays veulent une solution internationale au sein de l'OACI", a insisté Martin Lidegaard, ce qui pourrait aboutir à la recherche d'un compromis sur un mécanisme mondial de maîtrise des émissions de CO2 de l'aviation.