Selon un rapport du réseau mondial World Green Building Council (WGBC) publié le 31 mai, le secteur du bâtiment (bâtiments industriels, commerciaux et résidentiels) doit être entièrement "neutre en carbone" d'ici 2050 pour espérer atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat.
Ce rapport (1) intervient alors que le Président américain Donald Trump doit décider, ce 1er juin, son retrait ou son maintien dans cet accord visant à limiter la hausse de la température mondiale en dessous de 2 degrés.
Le WGBC a rappelé que le secteur du bâtiment est responsable d'environ 30% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Le réseau estime que "tous les nouveaux bâtiments" devraient être zéro carbone à partir de 2030, c'est-à-dire à haute performance énergétique ou alimentés à partir d'énergies renouvelables. Or, aujourd'hui, on ne compte, dans le monde, que 500 bâtiments commerciaux et 2.000 bâtiments résidentiels respectant ce critère. "Soit bien moins de 1% du total", chiffre le réseau.
Le label français E+ C- mis en avant
Pour atteindre le zéro carbone du secteur d'ici 2050, le taux de rénovations, à l'échelle mondiale, devraient augmenter de 3% chaque année à partir de 2017 et "accélérer pour chaque année de retard", préconise-t-il. Dans son rapport, le réseau a mis en avant l'[ambitieux]" label "énergie positive et réduction carbone" (E+C-), lancé en novembre 2016 par la France, avec la filière. Ce label précise les seuils des bâtiments neufs à énergie positive (Bepos) (produisant plus d'énergie qu'ils n'en consomment) et bas carbone. Il préfigure la future réglementation environnementale des bâtiments neufs 2018-2020 et "pousse les acteurs vers une meilleure pratique. Il s'agit également d'un passage de l'efficacité énergétique à la performance globale, y compris les critères énergétiques, environnementaux et de coûts", a salué le WGBC.
"Seule une transformation extrêmement ambitieuse du bâti, pour passer de quelques milliers d'immeubles neutre en carbone aujourd'hui à des milliards en 2050, pourra nous permettre d'éviter les pires impacts du changement climatique", a souligné Terri Wills, Directeur général du WGBC.