Ce mercredi 14 septembre, plus de 500 journalistes et 50 médias français lancent la Charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique. En préparation depuis plusieurs mois, cette initiative prend forme, après un été record marqué par la sécheresse, des incendies, des coupures d'eau qui ont alimenté les journaux télévisés et les Une dans les kiosques.
Cette réalité climatique, visible depuis plusieurs décennies et déjà traitée par certaines rédactions dont Actu-Environnement depuis 2003, doit désormais se traduire dans les médias « tous publics » de manière pédagogique et transversale. Avec cette charte, les signataires s'engagent à toujours mieux communiquer sur les causes, les moyens de lutte et les solutions à développer pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ralentir le recul de la biodiversité. Les journalistes s'appliqueront aussi à adopter le bon lexique, à se former à ces enjeux et à s'opposer aux financements issus des activités les plus polluantes.
Cette initiative, à laquelle s'est associée la rédaction d'Actu-Environnement, est très favorablement accueillie par les ONG. « Ce texte était attendu et j'espère que de très nombreuses rédactions s'en saisiront. Nous en avons besoin », estime Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Pour Anne Bringault, coordonnatrice des programmes du Réseau Action Climat (RAC), c'est un « formidable espoir d'un monde qui change ».
Reste à lui donner la portée qu'elle mérite et à l'inscrire dans la durée, ce qu'en doute Arnaud Gossement, avocat en droit de l'environnement : « Cette charte constitue une excellente initiative, dont chacun peut se saisir, mais peut encore être améliorée, notamment pour ne pas être oubliée. » Le spécialiste propose qu'elle soit complétée par un « dispositif de suivi, d'information, de rapport, de contrôle des engagements pour en assurer et en vérifier l'exécution ». Dans tous les cas, les journalistes signataires devront inévitablement et rapidement la mettre en pratique tant les changements climatiques s'installent dans le quotidien de leurs lecteurs-auditeurs-téléspectateurs.