De ce fait, est née l'idée du cluster de recherche sur l'éco-conception et le recyclage baptisé CREER pour Cluster Research : Excellence in Ecodesign & Recycling. Basé sur la collaboration et la mutualisation des connaissances et des recherches, le cluster devrait permettre de limiter les coûts. Les partenaires décident ensemble d'un sujet de recherche et mettent en commun des moyens en temps et en ressources. Ceux qui auront contribué en récolteront les bénéfices. Mais selon André Malsch, président de CREER, il ne s'agit pas de faire de la recherche pour la recherche. Le but consiste à ce qu'il y ait des retombées dont pourraient bénéficier les produits rapidement.
Les formes de collaborations sont multiples. Par exemple, le Groupe SEB qui s'interroge sur la possibilité d'utilisation de matériaux recyclés dans ses produits pourra profiter de l'étude réalisée par Plastic Omnium. Steelcase pourra par exemple s'inspirer de la méthode de démontage des pare-chocs de par l'arrachage Renault pour le désassemblage de ses sièges. Deux premiers projets communs ont été déjà été lancés. Le premier vise à identifier les freins et opportunités relatifs à l'utilisation de matières premières recyclées qui n'est pas sans soulever de questions d'ordre techniques, économiques et d'image du produit. Le second projet concerne l'évaluation des méthodes de calcul de la recyclabilité des produits afin que tout le monde parle le même langage d'une entreprise à une autre.
Pour cela, le cluster s'appuie sur un partenariat avec la Société d'Études et de Recherches de l'École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers (SERAM) et le laboratoire MAPIE (Modélisation, Analyse et Prévention des Impacts Environnementaux) de l'Institut ENSAM de Chambéry. Crée en 1995, ces équipes ont été les premières à s'intéresser à l'éco-conception et la fin de vie des produits et disposent aujourd'hui de compétences universitaires solides sur ce sujet et d'une renommée internationale qui ont séduit les industriels. L'ENSAM qui synthétise déjà l'actualité technologique, réglementaire et événementielle relative à l'éco-conception et au recyclage de produits mettra à disposition cette base de donnée que très peu d'entreprises pourraient mettre en place seules. Le but consiste à mettre au point un outil de gestion de l'information destiné à apporter une information actualisée et adaptée aux différents acteurs de chaque partenaire.
À travers cette initiative, les entreprises participantes espèrent faire pression sur les fournisseurs pour accélérer l'utilisation de certains matériaux. Elles rappellent qu'en juin 2007, entre en vigueur la directive REACH. Les fournisseurs vont donc devoir répondre à de nouvelles contraintes. Les sept partenaires de CREER pensent donner un coup de pouce à certains.
L'adhésion au cluster est ouverte à toute entreprise, sous réserve de l'acceptation par le comité de pilotage. Selon les responsables, la cotisation est très faible pour faciliter l'accès aux PME et TPE. Le CETIM, un des membres fondateurs, représente déjà à lui seul près de 7.000 entreprises de la mécanique. Il semblerait que plusieurs entreprises aient déjà manifesté leur intérêt. Le sujet attire également les structures publiques comme l'ADEME ou les DRIRE. La région Alsace se dit également prête à financer à hauteur de 50% les projets qui auraient des retombées pour les entreprises locales.