Les forêts concernées par ces deux sujets ont été au cœur des débats. Ces écosystèmes jouent en effet un rôle capital dans la stabilisation du climat planétaire en tant que puits de carbone, dans l'atténuation du processus de désertification et en assurant des fonctions essentielles telles que la prévention de l'érosion du sol et la régulation des régimes hydriques et des phénomènes météorologiques locaux. Mais elles sont à la fois convoitées en tant que source d'énergie renouvelable. D'ailleurs, au regard des objectifs ambitieux que s'est assignée l'UE quant à l'utilisation accrue des énergies renouvelables, et tout particulièrement des bioénergies, le taux d'exploitation des forêts sera sans doute considérablement renforcé. Tout l'enjeu réside donc dans le fait de trouver un compromis entre préservation de la biodiversité, réduction des émissions de CO2 et exploitation énergétique.
Convaincu qu'une gestion saine et durable des forêts constitue un moyen important d'atténuer les changements climatiques tout en assurant des prestations écologiques importantes, le ministre slovène a présenté à ses homologues européens les expériences slovènes pluriséculaires relatives à la bonne gestion des forêts. La secrétaire d'Etat à l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet qui représentait la France à cette réunion a quant à elle présenté les projets de trame bleue et de trame verte mis en oeuvre dans le cadre du Grenelle de l'environnement.
À l'issue des deux jours de réunion, les ministres de l'environnement ont souligné l'importance de mettre en place des projets relatifs à l'adaptation des forêts aux changements climatiques. À cet égard, ils ont évoqué le réseau Natura 2000 en tant qu'instrument important. Face à la déforestation, l'UE se dit disposée à contribuer à une approche permettant d'aboutir à une solution constructive. Des grands mots qui pourraient se traduire par un apport financier de 5 à 10 milliards d'euros par an si tous les Etats membres se mettent d'accord, ce qui est loin d'être le cas pour l'instant.
Concernant l'exploitation énergétique des forêts, les ministres ont reconnu que cette exploitation ne devait pas compromettre leur caractère multifonctionnel, en sacrifiant leur stabilité écologique et socioéconomique et leurs objectifs environnementaux à long terme. Ils précisent notamment dans leurs conclusions que le choix entre les différentes bioénergies doit être fondé sur le rapport entre l'efficacité du rendement énergétique et le potentiel optimal de réduction de gaz à effet de serre.
Ce conseil informel a également été l'occasion pour les ministres européens de continuer les discussions sur le partage de l'effort en terme d'énergie renouvelable et cette question est loin d'être réglée : la mésentente sur la répartition de l'effort demandé entrave toujours un accord au sein de l'UE sur le plan de lutte contre le réchauffement climatique, a confié la secrétaire d'Etat française à l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet à l'AFP. Les Etats membres de l'UE se sont engagés à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990, à gagner 20% en termes d'efficience énergétique et faire passer la part des énergies renouvelables (EnR) dans la consommation totale d'énergie à 20%. La Commission européenne leur a soumis fin janvier un plan d'action avec des objectifs chiffrés pour chacun. Ces objectifs seront l'un des sujets majeurs que la France aura à traiter d'ici quelques mois lorsqu'elle prendra la tête de l'UE à la suite de la Slovénie.
Autre sujet de discorde : les émissions de CO2 des voitures particulières vendues en Europe. La France et l'Allemagne opposées sur cette question ont tenté de se mettre d'accord mais des divergences subsistent. Selon La Tribune la secrétaire d'Etat française aurait déclaré : nous sommes en discussion pour rapprocher nos positions, car nous ne sommes pas encore arrivés à une convergence totale.