Ce samedi 1er septembre marque l'entrée en vigueur de l'interdiction d'utilisation des néonicotinoïdes, ces insecticides systémiques qui déciment les pollinisateurs, de même que celle des semences traitées avec ces produits.
Un décret, publié début août, précise que les substances actives concernées par cette interdiction, votée dans le cadre de la loi sur la biodiversité d'août 2016, sont l'acétamipride, la clothianidine, l'imidaclopride, le thiaclopride et le thiamétoxame.
Des dérogations peuvent toutefois être accordées jusqu'au 1er juillet 2020 par arrêté interministériel pris sur la base d'un bilan établi par l'Anses. Cette dernière, dans un avis publié le 30 mai, a indiqué que des alternatives suffisamment efficaces et opérationnelles existaient pour la majorité des usages. Avec le départ de Nicolas Hulot du gouvernement, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) fait part dans un communiqué de "la plus grande inquiétude sur les dérogations qui pourraient être octroyées".
Les députés ont par ailleurs voté une disposition dans le projet de loi sur l'agriculture qui étend l'interdiction aux insecticides présentant le même mode d'action que les néonicotinoïdes, tels que le sulfoxaflor et la flupyradifurone. Ce texte devrait être définitivement adopté cet automne par le Parlement.
Au plan européen cette fois, une interdiction de mise sur le marché et d'utilisation des semences traitées par de l'imidaclopride, de la clotianidine et du thiamétoxame entrera en vigueur le 19 décembre prochain. Toutefois, des dérogations persisteront pour des usages en serre et deux molécules néonicotinoïdes resteront par ailleurs autorisées sur le territoire européen.