Ce sondage conforte les organisations environnementales opposées aux OGM et qui s'inquiètent de l'orientation que prend actuellement le débat. Pour Arnaud Apoteker de Greenpeace France, la volonté des citoyens est sans équivoque. Une très grande majorité d'entre eux, quels que soient leur âge ou leurs préférences politiques, veut consommer des produits sans OGM. Or, le projet de loi, et à plus forte raison si les amendements de M.Bizet et de la Commission économique étaient adoptés, ne garantit pas du tout cette liberté et ce droit à produire et consommer sans OGM, estime-t-il.
Rappelons qu'après un report mouvementé annoncé début janvier, le projet de loi sur les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) a été examiné par la Commission des affaires économiques du Sénat, le 29 janvier dernier. Le rapport présenté à cette occasion par le sénateur de la Manche Jean Bizet (UMP), plutôt favorable aux OGM, a incité les sénateurs à proposer plus d'une cinquantaine d'amendements. Le Sénat doit examiner ce projet de loi les 5, 7 et 8 février et l'Assemblée Nationale le fera au début du mois d'avril. Les débats risquent d'être houleux.
Pour Greenpeace, la loi sur les cultures d'OGM ne devra pas être une loi de légalisation de la contamination génétique, mais une loi de protection des systèmes agraires sans OGM et de l'environnement. « Cette loi prétend organiser la coexistence entre les cultures OGM et sans OGM… Or, sans de très sérieux garde-fous, cette coexistence n'est pas possible ! ajoute Arnaud Apoteker. Les exemples espagnol, américain ou argentin en sont la triste illustration. La dissémination des OGM est incontrôlable : leur développement menace donc les filières de qualité (AOC, bio, labels) ainsi que l'ensemble des filières sans OGM. Dans le cadre de ce projet de loi, la définition du sans OGM doit donc être profondément revue, ainsi que le régime de responsabilité, complètement défaillant !, précise-t-il.
Article publié le 04 février 2008