L'analyse des outils disponibles pour atteindre les objectifs de réduction d'émission a conclu que le marché du carbone serait maintenu ainsi que les outils associés comme le mécanisme de développement propre (MDP) et la mise en œuvre conjointe (MOC). Pour Yvo de Boer, le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, cette certitude est un signal important pour les entreprises : les sociétés avaient demandé la clarté sur cette question et maintenant elles l'ont, ce qui leur permettra de projeter leurs investissements en conséquence, a-t-il déclaré.
Cependant, certains points restent encore à régler concernant les MDP. Ce mécanisme repose sur la réalisation de projets qui permettent à des pays industrialisés d'investir dans des activités qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre dans des pays en développement. Mais depuis l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto en 2005, ces investissements ont été inégalement répartis au sein des pays émergents et sur les 850 projets validés, seuls 23 ont été menés en Afrique. Conscients de ce déséquilibre, certains émissaires africains ont proposé que les principaux pays émetteurs de GES versent chaque année 1% de leur PIB au fonds d'adaptation au changement climatique afin que l'Afrique puisse faire face à la menace. Cette proposition n'a pour l'instant pas fait l'objet de négociations.
En revanche, au cours de la réunion, les pays ont accepté de poursuivre l'intégration de la forêt et des secteurs connexes comme les transports aériens et maritimes dans le système d'échange de quotas. L'intégration de la notion de puits de carbone par la préservation de la forêt ou la reforestation pourrait à terme bénéficier à l'Afrique plus adaptée pour ce type de projet.
L'industrie du transport aérien et maritime représente quant à elle environ 3% des émissions de GES mondiales. Selon l'AFP, l'intégration de ces secteurs a été saluée par l'association Greenpeace Brésil même si celle-ci déplore un engagement à caractère assez vague et présentant des marges d'interprétation.
Enfin, les représentants présents en Thaïlande se sont mis d'accord sur un programme de travail pour 2008 et 2009 qui doit aboutir en fin d'année prochaine à l'élaboration de nouvelles règles du jeu pour le protocole de Kyoto. Les pays participants se sont en effet entendus sur un calendrier et sur les sujets qui seront à l'ordre du jour des prochaines réunions. Ainsi, trois sessions de travail sont prévues en 2008 et quatre en 2009. Une première réunion est prévue en juin prochain en Allemagne à Bonn. Elle portera sur les moyens de mobiliser les investissements nécessaires à la réduction des émissions et de transférer les technologies propres. Une réunion suivra en août au Ghana où il sera question de déforestation et « d'approche sectorielle », solution proposée par le Japon pour permettre de juger chaque industrie sur ses obligations environnementales. La dernière réunion aura lieu en décembre à Poznan en Pologne. Seront notamment abordées les questions de gestion des risques et d'objectifs de réduction des émissions à long terme. En 2009, quatre autres sessions seront organisées. L'objectif étant de parvenir à la conférence de Copenhague en décembre avec un accord mondial sur la réduction des GES, censé prendre le relais du Protocole de Kyoto. Les pays auront ensuite plus de deux ans pour ratifier ce nouveau traité qui devra être opérationnel le 1er janvier 2013.