Cette réunion qui doit s'achever vendredi, a enregistré '' des avancées tangibles'', selon les négociateurs européens présents à Bangkok cités dans un communiqué de la Présidence suédoise de l'Union européenne. ''Les positions figées des gouvernements'' commencent ''à se dégeler'', a de son côté estimé le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, après une semaine de négociations.
Le directeur exécutif de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) Yvo de Boer a souligné ''les progrès'' réalisés pour rédiger ''un projet de traité efficace dans des domaines clef''. L'objectif de la réunion étant de raccourcir le projet de texte qui est passé de 50 à 200 pages, en soulignant les options pour lutter contre le réchauffement. Yvo de Boer a également observé des avancées concernant ''l'adaptation, le transfert de technologie et le renforcement des capacités pour gérer les projets sur le climat dans les pays en développement''.
Négociations difficiles autour de l'aide aux pays en développement
''Nous assistons à des négociations de bonne foi et il y des avancées sur les questions techniques'', a indiqué à l'AFP Kim Carstensen, responsable climat au WWF. Mais les objectifs de réduction des émissions de GES par les pays industrialisés, et la question de l'aide aux pays en développement, restent ''décevants'', a déploré Yvo de Boer.
''Alors que l'Asie est touchée de plein fouet par de graves inondations, faisant plusieurs centaines de victimes et plusieurs milliers de déplacés, les négociateurs à Bangkok se refusent toujours à mettre la main à la poche pour aider les pays en développement à lutter contre le changement climatique'', ont dénoncé plusieurs ONG françaises parmi lesquelles le RAC-France, le WWF, Greenpeace, ou Oxfam France. ''Sans argent, il n'y aura pas d'accord à Copenhague'', redoutent les organisations.
Si la Commission européenne a estimé en septembre les besoins des pays en développement à 100 milliards d'euros par an d'ici à 2020, selon les ONG, elle renverrait ''la responsabilité de payer aux pays en développement eux- mêmes ainsi qu'au marché du carbone''. Selon elles, la part du financement public européen se chiffrerait ''entre seulement 2 à 15 milliards d'euros par an d'ici à 2020'' alors qu'il ''faut d'urgence mettre en place un véritable plan Marshall, doté d'au moins 110 milliards d'euros par an à la fois pour la réduction des émissions et l'adaptation dans les pays du Sud'', a affirmé Elise Buckle du WWF France
Si fin septembre, les dirigeants mondiaux ont reconnu au sommet de New York ''l'impératif scientifique de réduire les émissions de GES d''au moins 50% sous les niveaux de 1990 d''ici à 2050'', a rappelé Ban Ki-moon, ''l'Europe comme les Etats-Unis et le Japon arrivent encore une fois les mains vides alors qu'il reste moins de 70 jours avant la conférence de Copenhague'', ont déploré les ONG.
Article publié le 05 octobre 2009